En lisant Tourgueniev
Dans une institution pour «dérangés mentaux » qui doit fermer, Marie-Louise Dallon voit défiler sa vie. Elle revoit son absence de vie affective et les raisons qui ont amenée sa famille à la faire interner...
Lorsque, dans les années 1950, elle quitte à regret sa famille de fermiers pauvres pour épouser Elmer Quarry, un riche commerçant en textiles, elle ne sait pas qu’elle entame la longue déchéance d’une existence terne et d’un mariage jamais consommé. Elle doit vivre avec ses deux belles-sœurs, personnages typiques de vieilles filles acariâtres, dont elle subit jour après jour le sadisme sournois, et avec un mari faible qui, petit à petit, se met à boire. Comme elle n’attend pas d’enfant, les commérages vont bon train.
Mais Marie-Louise ne se révolte ni ne s’enfuit, elle passe le moindre moment de trêve à rêver et cultive dans la solitude de son coeur meurtri la mémoire d’un amour manqué : celui qu’elle voua dès l’enfance à un cousin malade et condamné qui l’initia à la beauté des choses … en lisant Tourgueniev. Elle connaîtra un court moment de bonheur en retrouvant ce cousin mais il décède très peu de temps après et dès lors la tristesse s’installe, encore plus pesante, insoutenable, invivable....
Un très grand roman sur la solitude et les dégâts que peuvent faire une société et un environnement proche du sectarisme
Avec une grande sensibilité, Trévor nous donne à pénétrer dans le cœur de ce personnage souffrant dont le rêve préserve la bonté. Aucune déception aucune méchanceté n’entachera l’âme de Marie-Louise, l’une des femmes les plus attachantes de son œuvre si souvent désabusée