Alain Absire

Né à Rouen, en 1950.
A travers la Bible illustrée par Gustave Doré et Michel Strogoff, il se découvre très tôt une passion pour les aventures imaginaires. Il commence par écrire pour le théâtre, et vient naturellement au roman à la fin des années soixante-dix. Passant avec gourmandise de l'époque du Christ en Palestine au monde d'aujourd'hui, il poursuit le fil de nombreux récits, où, à la quête du rachat, l'homme est souvent confronté à ses propres culpabilités.

Passionné par l'Italie, il réalise une trilogie romanesque sur Florence (avec « Alessandro ou la guerre des chiens », dont le peinte Botticelli est le personnage central), Naples (avec » Les Noces fatales ») et Rome, et termine un roman sur l'histoire de François d'Assise aux Croisades.
Il a publié une vingtaine d'ouvrages et a obtenu le prix Femina en 1987 pour 'L'Egal de Dieu '

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Lazare ou le grand sommeil


Qu'est devenu Lazare après avoir été tiré du grand sommeil de la mort ? Comment a-t-il revécu, retrouvant sa femme, sa famille, ses amis ? Jésus lui a-t-il redonné l'existence, ou seulement le souffle de la vie ? Lazare le miraculé n'aurait-il servi qu'à la propre gloire du Messie ? A toutes ces questions, l'histoire et la légende ne répondent pas. Il appartient au romancier de se substituer à elles.
Dans ce roman étonnant, l’on verra donc Lazare, devenu une sorte de mort-vivant, condamné à vivre éternellement sur terre, l’on verra que cela lui est un supplice dont il ne supporte pas l’épreuve....

Commentaire
Absire a une très belle écriture, plus réservée que celle de Tirtiaux, mais assez proche à certains égards
Un roman avec certaines longueurs, mais qui remet en question notre soif d’immortalité et qui interroge jusqu’au bout notre faculté de donner sens à la vie, malgré la mort...Mais est-ce possible ?
Je laisse à présent la parole à l’auteur :
« Lazare ou le Grand Sommeil est celui de mes livres que je préfère. Il m’habite encore vingt ans après sa parution, et je ne peux rencontrer de lecteurs sans qu’au moins l’un d’entre eux vienne m’en parler. Là aussi, à travers le ressuscité de l’Évangile qui porte les stigmates de la mort sur lui, et qui ne peut ni les effacer, ni mourir, il y a ce dépérissement des chairs et cette torture de l’esprit qui refuse la lumière »

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L’égal de Dieu


Odilon de Bernay écrit est un vieil homme, un moine à l'abbaye de Jumièges, qui vit dans un dénuement tel qu’on lui confère la réputation d'un saint,. Il raconte son adolescence de page auprès de Liébaut de Malbray quand ils partageaient la violence des combats et, à l'heure de la nuit, s'endormaient chastement ensemble
Dans l'esprit d'Odilon, il n'y a aucune honte, aucune étrangeté ou anomalie à aimer le vieux seigneur dont il essuie le corps après la bataille. Même si ce dévouement est pour lui une passion totale, elle reste la flamme et l’admiration exclusive d’un tout jeune homme pour son héros
Mais la passion d'Odilon pour Liébaut sera confrontée à celle de Liébaut pour une toute jeune fille du peuple. Jaloux jusqu’à la torture, le jeune homme commettra l’acte irréparable.... Et s’en repentira en se consacrant à une vie monacale ascétique

Commentaire
Bien qu'encore une fois, j'ai eu le sentiment de certaines longueurs, Absire ne cesse de me séduire par la qualité de son écriture et surtout, par sa manière forte et profonde d'interroger les tréfonds de l'âme humaine
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