Sybilline Admin
Nombre de messages : 1424 Age : 74 Localisation : Bruxelles Date d'inscription : 13/06/2007
| Sujet: Robert Antelme Sam 1 Sep - 15:54 | |
| Robert Antelme (Sartène 1917 - 1990) est un poète et résistant français qui connut la déportation En 1939 il se marie avec Marguerite Duras qui travaille alors pour une maison d'édition. Leur premier enfant, un garçon, meurt à la naissance en 1942.. Marguerite Duras et Robert Antelme sont membres de la Résistance sous l'Occupation. Leur groupe tombe dans un guet-apens, Marguerite Duras réussit à s'échapper aidée par Jacques Morland, nom de guerre de François Mitterrand mais Robert Antelme est arrêté et envoyé dans un camp, le 1er juin 1944. Après un passage à Buchenwald, il est conduit à Gandersheim, un petit kommando dépendant de Buchenwald, où il est logé dans une ancienne église désaffectée. Après la fin de la guerre, François Mitterrand retrouve Robert Antelme dans le camp de Dachau, épuisé et miné par des mois de détention dans des conditions innommables , et organise son retour à Paris. Robert Antelme a publié sur les camps un livre de grande portée, « L'Espèce humaine », en 1947. Le livre fut peu lu et presque oublié. Il est dédié à Marie Louise sa sœur morte en déportation. Robert Antelme y montre des déportés qui conservent leur conscience, face aux pires cruautés humaines. Les hommes qu'il décrit, réduits à l'état de "mangeurs d'épluchures", vivent dans le besoin obsédant mais aussi dans la conscience de vivre. Robert Antelme fonda, en 1945, avec Marguerite Duras, une maison d'édition, “La cité universelle”. Le couple divorça en 1946, mais ils travaillèrent encore longtemps ensemble . . | |
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Sybilline Admin
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| Sujet: L'Espèce humaine Sam 1 Sep - 15:56 | |
| Publié en 1947, L'Espèce humaine de Robert Antelme compte aujourd'hui parmi les oeuvres essentielles de la littérature concentrationnaire. Arrêté comme résistant en juin 1944, Robert Antelme fut déporté à Buchenwald, puis à Gandersheim et enfin à Dachau. C'est de cette déportation qu'il est question dans L'Espèce humaine. Plus encore, il y est question de la signification qu'Antelme sut donner à celle-ci. Car l'intérêt de ce livre réside non seulement dans ses descriptions, aussi sobres qu'inoubliables, mais aussi dans ses analyses qui, un demi-siècle plus tard, n'ont rien perdu de leur immédiateté ni de leur urgence. Il y a eu, comme l'écrit Antelme, un « rêve SS » : celui de distinguer à l'intérieur de l'espèce humaine, de réduire à l'état de rebut tout ce qui, pour le système nazi, constituait une « sous-humanité ». « Dire que l'on se sentait alors contesté comme homme, comme membre de l'espèce, peut apparaître comme un sentiment rétrospectif, une explication après coup. C'est cela cependant qui fut le plus immédiatement et constamment sensible et vécu, et c'est cela d'ailleurs, exactement cela, qui fut voulu par les autres. La mise en question de la qualité d'homme provoque une revendication presque biologique d'appartenance à l'espèce humaine. Elle sert ensuite à méditer sur les limites de cette espèce, sur sa distance à la nature et sa relation avec elle, sur une certaine solitude de l'espèce donc, et pour finir, surtout à concevoir une vue claire de son unité indivisible. »Un livre essentiel que tous devraient lire... . | |
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