Octave Mirbeau (16 février 1848, Trévières, Calvados - 16 février 1917, Paris)
fils d'un médecin de Rémalard, dans le Perche, le jeune Octave Mirbeau fait des études médiocres au collège des jésuites de Vannes, d'où il est chassé dans des conditions plus que suspectes, qu'il évoquera dans son roman Sébastien Roch. Après de médiocres études de droit, qu'il n'achève pas, et le traumatisme de la guerre de 1870, qu'il subit dans l'armée de la Loire et qui lui inspirera plusieurs contes et des chapitres de Le Calvaire et de Sébastien Roch, il "monte" à Paris et fait ses débuts journalistiques au service des bonapartistes, dans le quotidien de l'Appel au Peuple, L'Ordre de Paris
Pendant une douzaine d'années, le jeune Mirbeau sera journaliste dans diverses revues politiques
En 1884, pour se remettre et se purger d'une passion dévastatrice pour une dame de petite vertu, Judith, Mirbeau commence à voler de ses propres ailes et entame sa rédemption par le verbe
Après deux ans et demi de "collage", il entame sa vie de couple avec Alice Regnault, une ancienne théâtreuse, qu'il épouse en catimini à Londres, le 25 mai 1887 . Mais Mirbeau ne se fait aucune illusion sur ses chances de jouir du bonheur conjugal, comme en témoigne une nouvelle au titre amèrement ironique, publiée au lendemain de son mariage : "Vers le bonheur".
Pendant les sept années qui suivent, Mirbeau traverse une interminable crise morale, où le sentiment de son impuissance, sa remise en cause des formes littéraires et son pessimisme existentiel sont aggravés par une douloureuse crise conjugale qui perdure
Au tournant du siècle, Mirbeau remporte de grands succès de ventes avec Le Jardin des supplices (juin 1899) et Le Journal d'une femme de chambre (juillet 1900), et il triomphe au théâtre avec Les affaires sont les affaires (1903
Personnalité de premier plan, craint autant qu'admiré, à la fois marginal par ses orientations et au cœur du système culturel dominant qu'il contribue à dynamiter de l'intérieur, il est reconnu par ses pairs comme un maître
Les dernières années de la vie d'Octave Mirbeau sont désolantes : presque constamment malade, à partir de 1908, il est désormais incapable d'écrire : c'est son jeune ami et successeur Léon Werth qui doit achever Dingo, qui paraît en 1913. La terrifiante boucherie de la Première Guerre mondiale achève de désespérer un homme qui, malgré un pessimisme confinant souvent au nihilisme, n'a pourtant jamais cessé de parier sur la raison de l'homme et de miser sur l'amitié franco-allemande pour garantir la paix en Europe