les écrivains critiques d' écrivains

Que ce soit pour célébrer ou stigmatiser leurs collègues en écriture, les écrivains ont en général peu de nuances...
Ainsi :

Sur Jean de La Fontaine

PAUL VALERY: "Je ne puis souffrir le ton rustique et faux [des contes de La Fontaine], les vers d'une facilité répugnante, leur bassesse générale, et tout l'ennui que respire un libertinage si contraire à la volupté et si mortel à la poésie."

LOUIS RACINE: "... Un homme fort malpropre et fort ennuyeux... Il ne mettait jamais rien du sien dans la conversation ; il ne parlait point ou voulait toujours parler de Platon, dont il avait fait une étude particulière dans la traduction latine."

MADAME DE SEVIGNE: "Faites-vous envoyer promptement les fables de La Fontaine, elles sont divines. On croit d'abord en distinguer quelques unes, et à force de les relire, on les trouve toutes bonnes. C'est une manière de narrer et un style à quoi l'on ne s'accoutume point"
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Sur A. Dumas

ZOLA : "Ce n'est ni un penseur ni un écrivain original. Il a un style absolument factice, manquant de véritable haleine, empruntant une fausse chaleur à tout un système de phrases exclamatives. On lui a fait dans la littérature contemporaine une place mensongère, où il ne se tient que par le gonflement de toute sa personne, il en descendra vite..."

Sur Marc Levy

PIERRE ASSOULINE (à qui l'on demande "Qu’est-ce qu’un roman de gare ? ")
"Il y a eu un renouveau depuis les années 60. Guy des Cars a été surnommé Guy des Gares car il se lisait bien dans les trains. Un roman de gare, c’est populaire, mal écrit, souvent un best-seller, facile à lire. Par exemple, les romans de Marc Levy, c’est de la littérature facile, qui n’apporte pas grand’chose. Mais grâce à lui, des gens entrent dans une librairie pour l’acheter. Il y a alors une chance sur cinq pour qu’ils découvrent autre chose. "

Voilà, on en revient est-ce de la grande littérature ou un bête roman... je trouve cela un peu simpliste. C'est d'abord une histoire de goûts, on aime tel ou tel type de littérature mais ce n'est pas parce que l'on ne lit pas Balzac ou Stendhal que l'on est des piètres lecteurs. Et quand bien même, on ne lit que du Levy ou du Des Cars, on lit, c'est déjà très bien. Je me rappelle qu'à un moment mes fils ne lisaient pas, ce qui me désespérait et puis petit à petit, ils se sont mis à lire des livres de science fiction ou fantasy (je ne sais plus comment cela s'appelle) et maintenant ils s'attaquent à des classiques...

Bien sûr Bonnemine, tous les chemins mènent à Rome! Et je conseillerais de préférence Levy ou Des Cars au marquis de Sade pourtant décrété comme un classique!

Le fond et la forme ont tous deux une importance essentielle pour devenir une véritable oeuvre d'art .
Mais là, je sais aller à l'encontre de tous les prêcheurs de l'Art pour l'Art, de l'Art par dessus la morale et l'éthique..
A ceux-là je répondrai qu'il y a ausi une Science pour la Science qui refuse toutes les limites morales ou autres et n'hésite pas au pire....

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Sur Gide

FRANCOIS MAURIAC "Je persiste à penser que les Faux-Monnayeurs sont un très mauvais livre, un livre raté s'il en fut. Tout ce qui était volontaire chez Gide, était mauvais. Il avait une note à lui que je comprenais, que j'entendais, mais il a voulu être un grand romancier, et il n'en était pas un. L'erreur littéraire de Gide, à mon avis, c'est d'avoir agité un drapeau sur l'homosexualité. L'homosexualité n'est pas une cause. C'est comme un bossu qui crierait " Vive les bosses"! ; ça n'a pas de sens."

SARTRE « On le croyait sacré et embaumé : il meurt et l'on découvre combien il est resté vivant ; la gêne et le ressentiment qui transparaissent sous les couronnes mortuaires que l'on tresse de mauvaise grâce montrent qu'il déplaisait encore et qu'il déplaira longtemps : il a su réaliser contre lui l'union des gens bien pensants de droite et de gauche et il suffit d'imaginer la joie de quelques augustes momies... pour connaître de quel poids ,cet homme de quatre vingt ans qui n'écrivait plus guère pesait encore sur les lettres d'aujourd'hui."
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Sur Chateaubriand

STENDHAL: "Chateaubriand pêche contre le bon goût en parlant trop de lui. Ses louanges sont des énigmes, enfin, il ne pense pas. Cet homme "shall not outlive his century". Je parierai qu'en 1913 il ne sera plus question de ses écrits."

COURTELINE: « C’est démodé, cela, mon cher Monsieur ; ça ne s’admet plus qu’avec des pommes de terre autour »