Morris L. West

Né à Melbourne, Morris West fait ses études dans sa ville natale et à Hobart.
Il entre chez les Frères des Écoles chrétiennes et, vers vingt ans, enseigne quelque temps dans leurs écoles de Nouvelle-Galles-du-Sud. Il renonce toutefois à prononcer ses vœux en 1939 et quitte définitivement les ordres.
Il travaille dix ans comme producteur à la radio avant de se consacrer exclusivement à l'écriture à partir de 1954. L'année suivante il quitte l'Australie pour faire carrière à l'étranger. Il vit dans différents pays d'Europe et aux États-Unis pour finalement revenir en Australie dans les années quatre-vingt.

Extrêmement populaire, West a abandonné la veine autobiographique de ses premiers romans pour des fictions dont les sujets sont généralement inspirés de l'actualité, traitant surtout de questions religieuses ou de politique internationale. Parmi ses œuvres les plus célèbres figurent l'Avocat du diable (1959), les Souliers de saint Pierre (1963), la Poursuite infernale (1967), De main de maître (1988) et les Amants (1993). Plusieurs de ses livres ont été portés à l'écran.
(West, Morris" Encyclopédie Microsoft® Encarta® en ligne 2007)

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L'avocat du diable


Au moment où il vient d'apprendre qu'un cancer ne lui laisse que peu à vivre, Mgr Meredith, un prélat de la Curie romaine est chargé par le Vatican d'une enquête au sujet d'un mystérieux personnage fusillé par les partisans à la fin de la guerre. « Cet homme était un, saint », proclament aujourd'hui les gens de ce petit village calabrais. Mais quelle est la vérité, l'étrange vérité sur Giacomo Nerone? La mission de Mgr Meredith est de se faire l' « avocat du diable », c'est-à-dire de rassembler les faits qui pourraient servir d'arguments contre la canonisation de ce Nerone.
Il s'aperçoit bien vite que tous ceux qui ont approché de Nerone tremblent de peur à l'idée de ce que le prélat va faire resurgir de l'ombre. Quant à ce dernier, trop longtemps plongé dans la poussière des bibliothèques, le voici pour la première fois en communion avec les hommes et leur existence quotidienne, alors que chaque heure qui passe le conduit plus près de la tombe . Au contact du médecin juif relégué là par le fascisme, de Nina, qu'on appelle la prostituée du saint, et d'une comtesse de naissance anglaise, rongée par la solitude et l'insatisfaction, il découvrira un drame humain et politique encore à vif. Il comprendra aussi que l'idée même de la sainteté ne fait que renvoyer chacun de nous à ses fautes, à ses échecs, et à ses remords

Commentaire
Ce livre captivant pose une question religieuse importante que Christian Tanon nous présente ainsi:
Dans ce village vit un médecin non croyant, humaniste, très dévoué pour ses patients. C’est un homme admirable, qui applique avec sincérité le commandement d'amour du prochain. A côté lui, la figure du saint est toute autre : ce saint homme ne fait rien, il vit chez les uns et les autres, bénéficiantciant de leur hospitalité. Mais partout où il passe, la paix et la joie se mettent à régner. Les villageois trouvent auprès de lui la consolation de leurs misères et le soulagement de leur peine.
Lequel des deux a raison ?
Les deux aiment leur prochain, mais ils ne le font pas de la même manière. Le médecin aime avec ses propres forces, le saint aime avec la force que Dieu lui donne. Et ce dernier semble, avec dix fois moins d'effort, porter dix fois plus de fruits que le premier.

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