Henry James

Henry James naît à New York le 15 avril 1843, second des cinq enfants. Son frère aîné, William James, deviendra professeur à Harvard et se fera connaître pour sa philosophie pragmatiste. Malgré des liens solides avec Henry, la rivalité entre les deux frères créa toujours des conflits psychiques latents.

Après un séjour de cinq ans en Europe, la famille s'établit, en 1860, en Nouvelle-Angleterre où elle demeura pendant la guerre civile. En septembre 1862, Henry James s'inscrit à la faculté de droit de Harvard, rapidement abandonnée face au désir d'être « tout simplement littéraire ». En 1864, il publie anonymement sa première nouvelle. « The story of a Yea »r

De février 1869 au printemps 1870, James voyage en Europe, d'abord en Angleterre, puis en France, en Suisse et en Italie. De retour à Cambridge, il publie son premier roman « Watch and Ward « (Le regard aux aguets Son deuxième roman « Roderick Hudson » inaugure le thème « international » de la confrontations des cultures d'une Europe raffinée et souvent amorale et d'une Amérique plus fruste, mais plus droite.
il s'installe, en juillet 1876, à Londres. Les cinq années qu'il y passe seront fécondes : « The Portrait of a Lady » est souvent considéré comme une conclusion magistrale de la première manière de James.

Bien que devenu un auteur au talent reconnu, les revenus de ses livres restaient modestes. Il décide alors de se consacrer au théâtre. En 1891, une version dramatique de « The American » rencontre un petit succès en province, mais reçoit un accueil plus mitigé à Londres. Il écrira ensuite plusieurs pièces qui ne seront pas montées
Après cet échec, il revient au roman, mais en y appliquant, peu à peu, les nouvelles compétences techniques acquises au cours de sa courte carrière dramatique. Ses derniers grands romans sont “The Wings of the Dove » (1902), “The Ambassadors “(1903) et “The Golden Bowl » (1904).

En 1915, déçu par l'attitude des États-Unis face à la guerre qui fait rage sur le continent, il demande et obtient la nationalité britannique. Il a une attaque cardiaque le 2 décembre, suivie d'une seconde le 13. Il reçoit l'ordre du Mérite le jour de l'an 1916 et meurt le 28 février.

L'image dans le tapis


le grand romancier Vereker confie à un jeune critique ( le narrateur) qui vient de publier un article sur son dernier roman et qu'il a rencontré dans le monde : « ... il y a dans mon oeuvre une idée sans laquelle je ne me serais pas soucié le moins du monde de ce métier ... la plus fine et la plus dense des intentions qu'elle contient ... mon petit stratagème... la chose que la critique devrait trouver...». Cela excite évidemment le jeune critique, grand admirateur de son œuvre
Le narrateur se lance donc dans une recherche obsessionnelle de cette « chose » et échoue bien entendu dans sa quête du secret ; désespéré, il en parle à un ami, Corvick. qui, lui aussi gagné à son tour par la fièvre de la recherche, pense avoir découvert le secret, l'expose à l'écrivain, qui le lui confirme. Mais Corvick meurt dans un accident avant d'avoir révélé le secret de Vereker au narrateur, seule la femme de Corvick est au courant mais elle garde jalousement ce secret, refusant de le communiquer au jeune critique. Celui-ci en vient alors à soupçonner qu'il n'y a en vérité nul secret. La femme de Corvick mourra à son tour , sans avoir rien révélé. Comme souvent dans les nouvelles de James, elle n'aboutit à aucune résolution et se termine par une aporie : y a-t-il ou non un secret ?

A mon avis, le meilleur texte de James qui s'est ici dépouillé de ce léger pédantisme qui me dérange dans bien de ses livres, mais avec toujours ce talent d'explorateur de l'âme humaine teintée d'un grain de noirceur ...
Une écriture somptueuse, superbe, toute en finesse caractérise également l'oeuvre de cet auteur


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L’élève

Pemberton, un jeune homme intelligent et raffiné, est engagé par les Moreen comme précepteur du jeune Morgan. Morgan est un adolescent maladif, brillant, lucide, riche en intuitions. Il juge avec exactitude et ironie ses parents respectables et snobs, qui exploitent les autres
Pemberton s'attache de plus en plus à Morgan et reste avec lui, bien que ses émoluments ne lui soient pas payés, par affection pour son élève. L'enfant lui révèle que c'est un système de la part de ses parents que de provoquer un attachement qui les
dispense de s'acquitter de leurs obligations.
Pemberton se prépare à emmener Morgan avec lui. Mais l'adolescent est frappé par une crise cardiaque avant d'avoir pu connaître le bonheur avec son jeune maître et ami.

Commentaire
L'affection tendre de ce jeune précepteur pour un adolescent génial est étudiée avec une grande discrétion et une belle profondeur : l'auteur s'est intéressé à l'attitude d'un enfant lucide devant la conduite des adultes.
Un récit poignant, délicat, riche psychologiquement et magnifiquement écrit

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