La Vie trop brève d'Edwin Mullhouse, écrivain américain, 1943-1954, racontée par Jeffrey Cartwright : étrange titre pour un premier roman non moins étrange, écrit par un jeune Américain de vingt-neuf ans alors inconnu. Aujourd'hui devenu un livre-culte, ce récit, par un biographe de onze ans, de la vie d'un enfant prodige mort en laissant une oeuvre méconnue, fait figure de référence. Subtile parodie de la biographie en tant que genre, ce portrait d'un enfant en artiste génial est un livre à part.
On trouve déjà dans ce livre tout l'univers de Millhauser, subtil mélange de réalisme et d'onirisme. Son écriture très visuelle et son sens de la minutie. Millhauser joue avec les mots, nous invite à entrer presque physiquement dans son monde ; il déploie des trésors de virtuosité .C'est un roman à la fois ironique et dramatique, porteur d'une certaine « magie ». La relation entre Edwin et Jeffrey est, de suite, spéciale. On devine une amitié teintée de jalousie.
la fin, époustouflante, donne un fini impeccable à ce livre proprement fascinant
Avec un humour qui fait, par moments, penser à celui de Laurence Sterne, Millhauser offre ici une oeuvre totalement originale et , malgré quelques longueurs, d'une beauté d'écriture surprenante chez un si jeune auteur