Timothy Findley

Timothy Findley naît en 1930 dans le chic quartier Rosedale de Toronto. Adolescent, il sait qu'il veut devenir un artiste. Malgré les doutes de sa famille, il se met à étudier la danse puis, avec beaucoup de succès, le théâtre. C'est en jouant dans la distribution londonienne de « The Matchmaker « qu'il fait la connaissance de la comédienne Ruth Gordon et de l'écrivain Thornton Wilder.
Ces derniers, qui demeureront toujours les amis de Findley, l'ont convaincu que l'écriture constitue sa vraie vocation. Les deux premiers romans de Findley, « The Last of the Crazy People » (1967) et « The Butterfly Plague » (1969), sont rejetés par les éditeurs canadiens et presque passés sous silence par la presse canadienne.

C'est seulement avec son troisième roman, « Guerres » (1977), que Findley est reconnu comme grand écrivain canadien et se voit décerner le Prix littéraire du gouverneur général.
Après « Guerres », il publie quatre autres romans populaires, deux collections de nouvelles et une collection d'articles écrits dans des revues et de récits de ses souvenirs. Findley écrit aussi pour la scène : « Can You See Me Yet? » (1974), « John A ». – « Himself! » (1979) et, plus récemment, « The Stillborn Lover » (1993).

Il a été fait docteur honoris causa en lettres de la Trent University en 1982, de l'University of Guelph en 1984 et de la York University en 1989. Il est membre de l'Union des écrivaines et des écrivains québécois.

Pilgrim
Deux jours après le naufrage du Titanic, un homme, dénommé Pilgrim, est retrouvé pendu dans le jardin de sa maison. Une attestation de décès est délivrée. Et pourtant, le coeur de Pilgrim va recommencer à battre. Ce n'est pas la première fois que Pilgrim tente de mourir, mais il n'y parvient pas...
C'est dans la clinique de Carl Jung à Zurich qu’échoue alors Pilgrim. On est en 1912. Captivé par son cas, le docteur Jung s'arroge l'exclusivité de l'enquête offrant au passage un tableau édifiant des rivalités ambiantes en ces temples de la psychanalyse.
Les journaux intimes du malade parviennent alors miraculeusement à Jung. Le psychanalyste aura la bonne idée d'utiliser l'oeuvre de Pilgrim (qui est historien d'art), une monographie sur Léonard de Vinci, pour établir un contact avec son patient. Ce travail ne ressemble pas à une étude classique sur le génie italien, on dirait plutôt un recueil de souvenirs, le compte-rendu de situations vécues (la fameuse rencontre entre Vinci et Mona Lisa.
Interrogé, Pilgrim, qui n'a pas d'autre nom, affirme ne pas pouvoir mourir et avoir eu plusieurs vies au cours desquelles il a connu Léonard de Vinci, Sainte Thérèse d'Avila, Oscar Wilde et d'autres... Alors mythomane ou bien victime d'une étrange malédiction?
Il n'y a pas de réponse, bien sûr. Mais la figure de Jung, si présente tout au long du roman, ne cesse de murmurer quelque chose qui a à faire avec la théorie de l'Inconscient collectif: avec cette idée d'un continuum dans lequel chaque être, chaque créature, chaque création, pour le meilleur et pour le pire, s'inscrivent

Dans ce livre jubilatoire et original on humera le luxe ouaté d'une maison psychiatrique suisse au début du siècle et l'on souffrira avec Mme Jung des incartades de son mari indispensables, selon lui, à la bonne marche de sa pensée, on verra un Jung bien surprenant, l’on connaitra mieux de Vinci et bien d’autres grands personnages

La Fille de l'homme au piano


Canada 1939. Lily, la mère de Charlie Kilsworth, vient de mourir. C'était une femme captivante, fascinée par la musique et par le feu, dont la maladie mentale avait ravagé sa vie comme celle de son fils.. Charlie décide de remonter le temps, pour rendre à sa mère une histoire que la folie a escamotée.
La saga familiale commence en 1889 dans une riche ferme de l'Ontario où prospère la famille Kilsworth. Edith Kilsworth a conçu Lily avec Tom Wyatt, l'homme au piano. Lorsque Edith apprend que Tom est mort dans un accident, elle accouche seule, dans la prairie où Lily fut conçue. Très vite,Edith constate que sa fille est épileptique. Recluse dans sa famille avec sa fille malade, Edith accepte d’épouser le frère de Tom, un homme autoritaire et réactionnaire qui terrorise Lily ..
A son tour, plus tard, Lily donnera naissance à un fils (Charlie) de père inconnu.

Un roman superbe, bouleversant et tragique, qui évoque avec beaucoup de compassion et de bonté la folie avec son cortège d'exclusions et de souffrances

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J'ai beaucoup aimé Pilgrim, Sybilline!

Merci pour ce très beau cadeau!

Sourifleur

Entretien avec l'auteur au sujet de "Pilgrim"

Dans vos romans, le regard de l'enfant apparaît souvent comme contrepoint à la folie qui ronge l'adulte. Ce point de vue est-il totalement absent de Pilgrim?
Il y a bien un enfant dans Pilgrim mais cette fois, il est resté en moi. Le merveilleux pouvoir que possède l'enfant, c'est de considérer que tout est neuf. Il voit comme s'il voyait tout pour la première fois. S'il s'agit d'une pierre par exemple, il dit : "Oh regarde!". Lorsque vous devenez plus vieux, vous gardez la pierre hors de votre chemin et vous ne la regardez plus. Elles sont une des plus belles merveilles de ce monde pourtant, une part de ce dont nous sommes faits. Et vous pouvez dire la même chose des arbres, des oiseaux, du ciel. Beaucoup de personnages dans mes livres, et c'est délibéré de ma part, voient les choses pour la première fois.
Pilgrim veut montrer qu'il y a un danger à dévoiler sa perception des choses. Les gens profitent alors de vous. Ils profitent toujours de l'innocence. Un enfant qui vous montre ses mains fermées peut vous faire croire qu'il y tient un papillon. Pilgrim agit de cette façon. Comme il le dit, vous devez laisser votre imagination libre. Elle est ce papillon. Mais ce dernier n'existe pas. Il vit uniquement dans votre imagination. Voilà ce qu'est la fiction, l'écriture, l'art. Toute création est quelque chose qui est seulement là si vous faites l'effort de le voir, si vous l'imaginez.
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