Notes sur le Goncourt.... et d'autres prix littéraires

le Goncourt

On compte sur les doigts, tout le monde le sait, les Goncourt ayant su traverser le temps en se polissant une patine de classique. Il reste le 19, qui couronnait le jeune Marcel Proust pour un roman impossible, « A l’ombre des jeunes filles en fleu »r, le 33, où un baroudeur à la gueule d’ange parlait de « La condition humaine » , ou Simone de Beauvoir, qui en 54 en était, avec « Les mandarins » aux prémices de son œuvre. Ce qui prouve en tout cas que s’il est une chose que le Goncourt n’apporte pas, c’est bien la postérité. Reprendre aujourd’hui le palmarès complet est assez édifiant. Ne serait-ce que par le nombre de disparus, qui ont à peine laissé trois mots de biographie, et pas l’ombre d’une œuvre.

On a coutume de dire que le premier "scandale" Goncourt date de 1911 avec Alphonse de Chateaubriant. Aristocrate fortuné, il n’avait certes pas besoin d’une quelconque aide à la création. Son « Monsieur de Lourdines » sera pourtant le premier gros succès de librairie du Goncourt, le doigt dans l’engrenage d’une logique commerciale qui n’a fait que se peaufiner tout au long du siècle.

Une constante, le Goncourt bon teint colle à l’air du temps..... mais cet enracinement dans l’actualité imprime inévitablement une date de péremption, et, mis à part quelques œuvres majeures aux parfums d’universalité, comme « Le feu » de Barbusse, ou « Week-end à Zuydcoote » de Merle, les romans de guerre vieillissent mal. ... Le Goncourt est à consommer tout de suite. Ses paillettes aussi, qui ne durent que le temps d’un raz de marée dans un verre d’eau. .....
La clé serait peut-être dans l’arbre qui cache la forêt. Il est des Goncourt qui éclipsent l’œuvre, et des œuvres qui font oublier un Goncourt. Lorsque l’écriture est plus forte que tout, lorsqu’un univers se dessine, livre après livre, le prix devient une anecdote. Les autres resteront à jamais les auteurs d’un seul livre, dans les vestiges d’une gloire anonyme, réduite à un millésime.
Catherine Le Ferrand

Pour info...

Le Prix Renaudot.
Le Prix Renaudot a été créé en 1925 par dix journalistes et critiques littéraires qui attendaient la proclamation du Prix Goncourt. Sans dotation, il se veut une sorte d'anti-Goncourt et porte le nom de Théophraste Renaudot, fondateur de la première Gazette de France sous Louis XIII. Il récompense le même jour que le Goncourt -- sa proclamation a toujours lieu quelques minutes après, dans le même restaurant Drouant -- un roman ou récit de ton et style nouveau et ne peut être attribué à un auteur ayant déja obtenu un autre des cinq grands prix littéraires au cours des dernières années. Le jury choisit deux lauréats au cas où le premier obtiendrait le Goncourt juste avant. On considère que le Prix Renaudot joue un rôle complémentaire au Goncourt dont il corrige les éventuels mauvais choix et injustices

Le Prix Médicis
Il est censé récompenser dans trois catégories (Roman / Récit français, Étranger et Essai), l'oeuvre d'un jeune auteur prometteur faisant preuve d'un ton et d'un style nouveau.

Le Prix Femina.
Créé en 1904 sous la houlette de la comtesse Anna de Noailles par 22 collaboratrices du magazine La Vie heureuse (aujourd'hui: Femina), le Prix Fémina est attribué par un jury exclusivement féminin. Non doté, il est proclamé quelques jours avant le Prix Goncourt. Il a pour objectif de contrebalancer ce dernier dont le jury, à l'origine, ne voulait pas encourager ni couronner les femmes de lettres.

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