MANKELL Henning
vendredi 20 décembre 2002.
On peut dire merci à sa grand-mère. Le petit Henning affiche à peine six printemps quand elle lui conseille d’écrire. Henning est obéissant. Tant mieux. Rêveur aussi, parce que ses mondes imaginaires sont sans doute bien plus peuplés que son enfance loin de tout. Henning Mankell est né le 3 février 1948 dans la province de Härjedalen. Sa mère l’abandonne très vite, et Mankell est élevé par son père, juge d’instance. Pour passer le temps, l’enfant avale des récits d’aventures. Son premier écrit est d’ailleurs un résumé de Robinson Crusoé. Mais de tous les pays qu’il visite ainsi, Mankell rêve d’abord d’Afrique. Il veut être artiste et voyageur. Ce qui pour lui doit passer par Paris. Il débarque à 16 ans en France. Il travaille dans un atelier de fabrication de clarinettes et écrit. Retour en Suède après un an et premières publications. Des pièces de théâtre et un premier roman. Succès d’estime. A 24 ans, il achète enfin un billet pour l’Afrique. Le moins cher. Le voilà en Guinée-Bisseau. Un choc. Mankell tombe amoureux du continent. Dans les années 1970, il s’installe en Zambie, avec sa première femme, une infirmière norvégienne. Première étape. En 1985, Mankell, gendre d’Ingmar Bergman depuis son remariage, choisit Maputo, au Mozambique. Depuis plus de 15 ans, il dirige ainsi la seule troupe de théâtre professionnelle du pays, Mutumbela Gogo. Il partage depuis sa vie entre le Mozambique et la Suède. C’est lors d’un des ses aller-retour, à la fin des années 1980, qu’il est frappé par les changements de cette Suède qu’il aime mais qu’il ne reconnaît plus vraiment. Violence, absence de solidarité, perte de repères, la paisible Suède part pour lui à la dérive. Mankell invente alors le personnage de Kurt Wallander, flic d’une cinquantaine d’année officiant dans le commissariat d’Ystad, petite ville de province, au Sud du pays. Wallander est fatigué, diabétique, ne comprend plus l’évolution de son pays, doute de son utilité, mais lutte quand même. Sa première aventure, Meurtriers sans visage, sort en 1991. Ses enquêtes lentes, précises, le style de Mankell qui traque toujours le mot de trop, nous change du flic américain classique. Cette originalité plait, visiblement. Mankell est aujourd’hui traduit en 27 langues, véritable phénomène d’édition en Suède mais aussi en Allemagne, en Italie ou au Japon. La France s’est réveillée sur le tard, avec la troisième enquête de Wallander, la Cinquième femme. L’épisode suivant, Les Morts de la Saint-Jean, est pour l’instant son chef d’oeuvre, en attendant les six autres histoires dans lesquelles il traîne son mal-être. Aujourd’hui, Wallander est à la retraite, mais Mankell travaille à sa succession, que doit assurer sa fille, Linda. Et un autre commissaire, mais cette fois dans le Nord de la Suède où grandit Mankell.
Ses principaux ouvrages sont : Le Guerrier solitaire, La Cinquième femme, Les Morts de la Saint-Jean, La Muraille invisible.
J'ai la totalité de ses romans policiers, lecture facile, tous relatent la vie d'un policier suédois, personnelle et ses enquêtes, difficile de quitter le livre quand on a le nez dedans